jeudi 30 mai 2013

Monseigneur Bienvenu.... De Miollis !

François-Melchior-Charles-Bienvenu de Miollis (19 juin 1753, Aix-en-Provence - 27 juin 1843, Digne), est un homme d'église français, évêque de Digne de 1805 à 1838. Il inspira Victor Hugo à la création du personnage de l'évêque Charles Myriel dit "Monseigneur Bienvenu" dans le roman Les Misérables.

Fils d'un conseiller au parlement d'Aix en Provence, marié de bonne heure, la première partie de vie du futur évêque de Digne est réservée au monde et aux "galanteries". Puis vient la Révolution, les familles parlementaires décimées, chassées, traquées se dispersent. Charles Myriel émigre en Italie. Sa femme y meurt semble-t'il de la tuberculose. Ils n'ont point d'enfants.
Lorsqu'il revient d'Italie il est prêtre : curé de Brignolles en 1804, il est déjà d'un certain âge. Une petite affaire de sa cure l'amène à Paris où il croise par le plus grand des hasards l'empereur dans l'antichambre du bureau du cardinal Fesch: "Sire, dit M. Myriel, vous regardez un bonhomme, et moi je regarde un grand homme. Chacun de nous peut profiter".
L'empereur, le soir même, demanda au cardinal le nom de ce curé, et quelque temps après M. Myriel fut tout surpris d'apprendre qu'il était nommé évêque de Digne". Monsieur Myriel devient alors Monseigneur Bienvenu... "J'aime ce nom là, disait-il, Bienvenu corrige Monseigneur." 

Arrivé à Digne il quitte le palais épiscopal pour loger à l'hôpital, maison étroite et basse avec un jardin qu'il aimera cultiver: "Tenez, monsieur le directeur de l'hôpital, je vais vous dire. Il y a évidemment une erreur. Vous êtes vingt-six personnes dans cinq ou six petites chambres. Nous sommes trois ici, et nous avons place pour soixante. Il y a une erreur, je vous dis. Vous avez mon logis, et j'ai le vôtre. rendez-moi ma maison. C'est ici chez vous. Le lendemain, les vingt-six malades étaient installés dans le palais de l'évêque, et l'évêque était à l'hôpital". 

En tant qu'évêque M. Myriel reçoit de l'état (régime concordataire) un traitement de quinze mille francs par an, somme importante pour l'époque permettant de mener grand train de vie. Une fois pour toutes il détermine l'emploi de cette somme de la façon suivante: un dixième pour lui, le reste pour les oeuvres de l'Eglise, les pauvres et les prisonniers. "Je paye ma dîme" disait-il ! "
Quant au casuel épiscopal, rachat de bans, dispenses, baptêmes, prédications, bénédictions d'églises ou de chapelles, mariages, etc, l'évêque le percevait sur les riches avec d'autant plus d'âpreté qu'il le donnait aux pauvres" - et Hugo ajoute - "les pauvres gens du pays avaient choisi, avec une sorte d'instinct affectueux, dans les noms et prénoms de l'évêque, celui qui leur présentait un sens, et ils ne l'appelaient que Monseigneur Bienvenu"

 L'évêque de Digne incarne la vie d'un juste animé par l'idéal de miséricorde et de charité de l'Evangile : "Il ne condamnait rien hâtivement, et sans tenir compte des circonstances. Il disait : voyons le chemin par où la faute a passé." - "le moins de péché possible, c'est la loi de l'homme. Pas de péché du tout est le rêve de l'ange. Tout ce qui est terrestre est soumis au péché. Le péché est une gravitation."
- "il était indulgent pour les femmes et les pauvres sur qui pèse le poids de la société humaine. Il disait : les fautes des femmes, des enfants, des serviteurs, des faibles, des indigents et des ignorants sont la faute des maris, des pères, des maîtres, des forts, des riches et des savants.
- Il disait encore : A ceux qui ignorent, enseignez-leur le plus de choses que vous pourrez ; la société est coupable de ne pas donner l'instruction gratis ; elle répond de la nuit qu'elle produit. Cette âme est pleine d'ombre, le péché s'y commet. Le coupable n'est pas celui qui fait le péché, mais celui qui fait l'ombre."

- "Comme on voit, il avait une manière étrange et à lui de juger les choses. Je soupçonne qu'il avait pris cela dans l'Evangile."

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