samedi 28 septembre 2013

Portrait de Marius

Victor Hugo est le créateur de tous les personnages, et donc de Marius et qui présente une certaine ressemblance avec Victor Hugo, jeune.
LA VIE DE MARIUS :
Marius Pontmercy est un jeune homme issu d'une famille riche. Il vit chez son grand-père, M.Gillenormand, qui habite rue Servandoni et qui est royaliste. 
Marius a perdu sa mère, et son père, le colonel de l'armée napoléonienne vaincue à Waterloo est resté Bonapartiste, ce qui explique la séparation entre Marius et son père.

LES ACTIONS PRINCIPALES DE MARIUS DANS LE ROMAN :
Marius se fâche avec son grand-père, qu'il quitte pour chercher son père. Il commence ses études de droit à Paris où il vit seul et pauvre. Il fait aussi la connaissance d'Eponine, la fille Thénardier dont il est le voisin à la masure Gorbeau ; c'est là qu'il découvre que Thénardier et Jondrette sont la même personne, le même escroc. Il aide Javert à les faire arrêter. 
Marius fait la connaissance d'une jeune fille, Cosette, qu'il rencontre souvent au jardin du Luxembourg et qui vit avec Jean Valjean rue Plumet. Il se réconcilie avec son grand-père. 
Le 5 Juin 1832, rue Saint Denis, Marius dirige la barricade avec les autres étudiants . Marius utilise Eponine, amoureuse de lui, pour envoyer des lettres à Cosette et la considère comme une amie, une confidente. Après la barricade, Marius se réconcilie avec son grand-père à qui il dit qu'il va épouser Cosette, ce qu'il fait peu de temps après.


samedi 21 septembre 2013

Le gamin de Paris

Gavroche et Victor Hugo - Musée Grévin - Paris
Gavroche
Personnage des Misérables, Gavroche est un gamin de Paris qui vit seul, sans logis, enfant du peuple, il est jeté sur les pavés lors des insurrections et meurt sur les barricades Dans les ébauches des Misérables, nombreuses sont les définitions de Gavroche : "le gamin de Paris, c'est le peuple enfant ayant au front la ride du monde vieux"

Gavroche, gamin de Paris, jeté sur les pavés comme beaucoup d'autres enfants, est seul, sans amour, sans gîte, sans pain, mais joyeux car libre.
Dans l'oeuvre, Gavroche est l'emblème du gamin, à partir duquel Hugo construit une métaphore de Paris où la vie et la mort luttent sur les décombres de la misère.

"Enfant du bourbier" autant qu' "enfant de l'idéal", "qui passe en une minute du marmot au géant", le "gamin exprime Paris, et Paris exprime le monde". Le rire énorme de Gavroche est un défi au malheur car "le gamin est un être qui s'amuse, parce qu'il est malheureux."

samedi 14 septembre 2013

Le travail infantile à l'époque de Gavroche

Les premières lois interdisant le travail des enfants de moins de huit, puis neuf ans, datent de 1833 et 1841. Mais patrons et parents trop pauvres mentent sur l'âge des enfants. Personne ne se soucie de vérifier que la loi est appliquée, elles restent inefficaces.
Inlassablement, par ses pamphlets aussi bien que par ses poèmes, Victor Hugo dénonce la misère et le travail des enfants, comme en 1856, six ans avant les Misérables, dans  

Mélancholia des Contemplations :

« Où vont tous ces enfants dont pas un seul ne rit ?
Ces doux êtres pensifs, que la fièvre maigrit ?
Ces filles de huit ans qu'on voit cheminer seules ?
Ils s'en vont travailler quinze heures sous des meules ;
Ils vont, de l'aube au soir, faire éternellement
Dans la même prison le même mouvement.
Accroupis sous les dents d'une machine sombre,
Monstre hideux qui mâche on ne sait quoi dans l'ombre,
Innocents dans un bagne, anges dans un enfer,
Ils travaillent. Tout est d'airain, tout est de fer.
Jamais on ne s'arrête et jamais on ne joue.
[...]
Ô servitude infâme imposée à l'enfant !
Rachitisme ! travail dont le souffle étouffant
Défait ce qu'a fait Dieu ; qui tue, oeuvre insensée,
La beauté sur les fronts, dans les coeurs la pensée,
Et qui ferait – c'est là son fruit le plus crétin ! –
D'Apollon un bossu, de Voltaire un crétin !
Travail mauvais qui prend l'âge tendre en sa serre,
Qui produit la richesse en créant la misère,
Qui se sert d'un enfant ainsi que d'un outil. »


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http://les8petites8mains.blogspot.com.br/2013/02/il-etait-une-fois-cosette.html

la Masure Gorbeau

Extrait:

"Cette masure n’avait qu’un étage."
"En l’examinant, le détail qui frappait d’abord, c’est que cette porte n’avait jamais pu être que la porte d’un bouge, tandis que cette croisée, si elle eût été coupée dans la pierre de taille au lieu de l’être dans le moellon, aurait pu être la croisée d’un hôtel."
"La porte n’était autre chose qu’un assemblage de planches vermoulues grossièrement reliées par des traverses pareilles à des bûches mal équarries. Elle s’ouvrait immédiatement sur un roide escalier à hautes marches, boueux, plâtreux, poudreux, de la même largeur qu’elle, qu’on voyait de la rue monter droit comme une échelle et disparaître dans l’ombre entre deux murs. Le haut de la baie informe que battait cette porte était masqué d’une volige étroite au milieu de laquelle on avait scié un jour triangulaire, tout ensemble lucarne et vasistas quand la porte était fermée. Sur le dedans de la porte un pinceau trempé dans l’encre avait tracé en deux coups de poing le chiffre 52 et au-dessus de la volige le même pinceau avait barbouillé le numéro 50; de sorte qu’on hésitait. Où est-on? Le dessus de la porte dit : au numéro 50; le dedans réplique : non, au numéro 52.


A son habitude Victor Hugo aimait associer dans des nouveaux chapitres des situations, personnages et lieux de chapitres antérieurs. Cette forme de construction littéraire innovatrice n'était pas commune à l'époque. Ceci est un exemple avec la Masure Gorbeau que l'on retrouve ci-dessous dans la troisième partie - le livre 1, chapitre 13.

Un peu plus de huit années se sont écoulées. La Masure Gorbeau, jadis habitée par Jean Valjean, abrite maintenant de nouveaux locataires. On y trouve une famille misérable : le père, qui dit s'appeler Jondrette , son épouse et leurs deux filles . Quant au fils Gavroche, un vrai gamin de Paris, il a choisi de vivre dans la rue. Cette famille accueille un nouveau voisin , un jeune homme , petit-fils d'un "grand bourgeois", nommé Marius Pontmercy.


L'enfance dans " Les Misérables ".




Cosette, archétype de l'enfance maltraitée
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L'image illustre parfaitement le propos de Hugo qui, en montrant la réalité misérable, accuse la société entière de dévoyer l'enfance populaire. Les mères, obligées de travailler, confient leurs enfants à des gardiennes ou des soigneuses, ou à un meneur qui les place à la campagne. Les conditions de vie sont souvent insalubres, les enfants exploités, parfois livrés à la prostitution et poussés à la délinquance. La Cosette créée par Brion va traverser les époques, les modes et les supports. Toutes les Cosette, jusqu'à aujourd'hui, seront représentées dans la même situation, les mêmes vêtements, les mêmes accessoires.  

Les enfants du XIXe siècle

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Au XIXe siècle, parfois dès l'âge de six ans, les enfants travaillent dans les fabriques, dans les mines, dans les forges, pendant douze à quinze heures par jour, pour un salaire misérable. Dans les filatures, leur petite taille et leur souplesse sont utilisées pour rattacher les fils brisés, nettoyer les bobines, ramasser les fils sous les machines en marche. Les accidents ne sont pas rares – comme une chevelure entraînée par les rouages des machines qui emportent le scalp. Dans les mines, ils peuvent se glisser dans les galeries les plus étroites et poussent les wagonnets chargés de charbon. Pour le même travail, ils sont payés trois à quatre fois moins qu'un adulte.
Le thème du « charmant » petit ramoneur savoyard, très à la mode dans la peinture et la littérature du XVIIe au XIXe siècle, cache une réalité bien plus pénible.


Du conte de fées à la naissance d'un nouveau modèle : « la petite fille »



L'histoire de Cosette est un conte de fées. Elle tient de Chaperon rouge, du Petit Poucet et de Cendrillon : placée par sa mère très pauvre chez un couple d'aubergiste qui l'exploite, souffre-douleur d'une marâtre qui lui préfère ses deux filles et l'envoie de nuit puiser de l'eau, elle ne rencontre ni le loup, ni le prince, mais un ex-bagnard repenti, qui sera son sauveur et fera d'elle une demoiselle de la bonne société. Hugo joue évidemment à fond sur ce registre, et Brion avec lui, d'autant que paraît aussi en 1862 une nouvelle édition des Contes de Perrault, illustrée par les gravures de Gustave Doré.
Comme dans un conte, Cosette est l'image archétypale du dénuement matériel et moral absolu. Mais au cœur de cette misère qui nous touche, Hugo met en scène une figure de ce que le XIXe siècle considère comme une « nature » féminine. La scène de la poupée est à ce titre édifiante.

http://les8petites8mains.blogspot.com.br/2013/02/il-etait-une-fois-cosette.html

mardi 10 septembre 2013

Le gamin de Paris

« Paris a un enfant et la forêt a un oiseau; l’oiseau s’appelle le moineau; l’enfant s’appelle le gamin. »

Les Misérables - Tome III - Marius - Livre I - Chapitre I - Parvulus


vendredi 6 septembre 2013

Chaos vaincu

Jean Valjean a dû vaincre encore une autre tentation : «  Dieu a ses voies; le couvent contribua, comme Cosette, à maintenir et à compléter dans Jean Valjean l’œuvre de l’évêque. Il est certain qu’un des côtés de la vertu aboutit à l’orgueil.[…]. Tant qu’il ne s’était comparé qu’à l’évêque, il s’était trouvé indigne et il avait été humble ; mais depuis quelques temps il commençait à se comparer aux hommes, et l’orgueil naissait. Qui sait ? Il aurait peut-être fini par revenir tout doucement à la haine ». Mais il a « sous les yeux le sommet sublime de l’abnégation ». Ainsi « tout ce qui était entré dans sa vie depuis six mois le ramenait vers les saintes injonctions de l’évêque, Cosette par l’amour, le couvent par l’humilité ».


Un des aspects les plus remarquables de cette profonde cohérence des Misérables vient sûrement de ce que le roman unit l’histoire de l’émeute à une grande partie de celle de Jean Valjean. « Qu’est-ce que les convulsions d’une ville auprès des émeutes de l’âme ? L’homme est une profondeur plus grande encore que le peuple. Jean Valjean, en ce moment –là même, était en proie à un soulèvement effrayant. […]. Lui aussi frissonnait, comme Paris, au seuil d’une révolution formidable et obscure ». La naissance du Peuple et celle de l’Homme se font dans des souffrances pareilles, plus cruelles cependant quand il s’agit de la conscience de l’Homme.

Extrait de: Chaos vaincu - Quelques remarques sur l'oeuvre de Victor Hugo
Par Guy Robert


dimanche 1 septembre 2013

Fin du Petit-Picpus

Dès le commencement de la Restauration, le couvent du Petit-Picpus dépérissait, ce qui fait partie de la mort générale de l’ordre, lequel, après le dix-huitième siècle, s’en va comme tous les ordres religieux. La contemplation est, ainsi que la prière, un besoin de l’humanité ; mais, comme tout ce que la Révolution a touché, elle se transformera, et, d’hostile au progrès social, lui deviendra favorable.

La maison du Petit-Picpus se dépeuplait rapidement. En 1840, le petit couvent avait disparu, le pensionnat avait disparu. Il n’y avait plus ni les vieilles femmes, ni les jeunes filles ; les unes étaient mortes, les autres s’en étaient allées. Volaverunt.

La règle de l’Adoration Perpétuelle est d’une telle rigidité qu’elle épouvante ; les vocations reculent, l’ordre ne se recrute pas. En 1845, il se faisait encore çà et là quelques sœurs converses ; mais de religieuses de chœur, point. Il y a quarante ans, les religieuses étaient près de cent ; il y a quinze ans, elles n’étaient plus que vingt-huit. Combien sont-elles aujourd’hui ? En 1847, la prieure était jeune, signe que le cercle du choix se restreint. Elle n’avait pas quarante ans. À mesure que le nombre diminue, la fatigue augmente ; le service de chacune devient plus pénible ; on voyait dès lors approcher le moment où elles ne seraient plus qu’une douzaine d’épaules douloureuses et courbées pour porter la lourde règle de saint Benoît. Le fardeau est implacable et reste le même à peu comme à beaucoup. Il pesait, il écrase. Aussi elles meurent. Du temps que l’auteur de ce livre habitait encore Paris, deux sont mortes. L’une avait vingt-cinq ans, l’autre vingt-trois. Celle-ci peut dire comme Julia Alpinula : Hic jaceo, vixi annos viginti et tres. C’est à cause de cette décadence que le couvent a renoncé à l’éducation des filles.

Nous n’avons pu passer devant cette maison extraordinaire, inconnue, obscure, sans y entrer et sans y faire entrer les esprits qui nous accompagnent et qui nous écoutent raconter, pour l’utilité de quelques-uns peut-être, l’histoire mélancolique de Jean Valjean. Nous avons jeté un coup d’œil dans cette communauté toute pleine de ces vieilles pratiques qui semblent si nouvelles aujourd’hui. C’est le jardin fermé. Hortus conclusus. Nous avons parlé de ce lieu singulier avec détail, mais avec respect, autant du moins que le respect et le détail sont conciliables. Nous ne comprenons pas tout, mais nous n’insultons rien. Nous sommes à égale distance de l’hosanna de Joseph de Maistre qui aboutit à sacrer le bourreau et du ricanement de Voltaire qui va jusqu’à railler le crucifix.

Illogisme de Voltaire, soit dit en passant ; car Voltaire eût défendu Jésus comme il défendait Calas ; et, pour ceux-là mêmes qui nient les incarnations surhumaines, que représente le crucifix ? Le sage assassiné.

Au dix-neuvième siècle, l’idée religieuse subit une crise. On désapprend de certaines choses, et l’on fait bien, pourvu qu’en désapprenant ceci, on apprenne cela. Pas de vide dans le cœur humain. De certaines démolitions se font, et il est bon qu’elles se fassent, mais à la condition d’être suivies de reconstructions.

En attendant, étudions les choses qui ne sont plus. Il est nécessaire de les connaître, ne fût-ce que pour les éviter. Les contrefaçons du passé prennent de faux noms et s’appellent volontiers l’avenir. Ce revenant, le passé, est sujet à falsifier son passeport. Mettons-nous au fait du piège. Défions-nous. Le passé a un visage, la superstition, et un masque, l’hypocrisie. Dénonçons le visage et arrachons le masque.

Quant aux couvents, ils offrent une question complexe. Question de civilisation, qui les condamne ; question de liberté, qui les protège.