vendredi 31 mai 2013

La ville de Digne

 
La ville de Digne dont le nom officiel est Digne-les-Bains en raison des ses huit sources d'eau chaude et une d'eau froide utilisées pour le thermalisme, est le chef-lieu du département des Alpes de Haute-Provence. Placée au centre géographique du département, cette ville abrite actuellement 17 400 habitants, ce qui en fait l’une des plus petites préfectures de France par sa population.

Le centre-ville est à 608 mètres d’altitude. En 1800 elle comptait 3200 habitants. C'était à Digne en 1801 que l'évêque Monseigneur De Miollis avait pris en charge le paysan Pierre Maurin condamné au bagne pendant cinq ans pour le vol d'un pain. Hugo tira de cette histoire véridique les personnages de Jean Valjean et Monseigneur Myriel.

L'œuvre à l'écran

La richesse et la profondeur des Misérables expliquent le succès jamais démenti de ce roman qui a inspiré de nombreuses adaptations :
- films de Frank Lloyd (1917),
- Jean-Paul Le Chanois (1958, voir la page d'ouverture),
- Robert Hossein (1982, avec Lino Ventura),
- Claude Lelouch (1995, avec Jean-Paul Belmondo),
- téléfilm de Josée Dayan (2000, avec Gérard Depardieu et John Malkovich),
- célèbre comédie musicale de Claude-Michel Schönberg et Alain Boublil (1980, version anglaise en 1985).
- Nouvelle comédie musicale britannique de Tom Hooper (2012)


Réflexion

Le XIX siècle est l'époque de l'essor du roman. Les Misérables (1862) en est l'un des meilleurs exemples, du fait de son ampleur et de ses personnages inoubliables. C'est un roman réaliste représentant l'ensemble de la société et contenant d'abondantes réflexions sur des thèmes comme la politique, la justice ou l'Histoire. Commencé en 1845 sous la Restauration, et repris en 1860, lorsque Victor Hugo s'est exilé de la France de Napoléon III, le roman reflète les évolutions politiques de l'auteur, passé par le royalisme et le bonapartisme avant de devenir républicain. Roman engagé, il vise à dénoncer les effets de la pauvreté.


Pour Victor Hugo, les « misérables » sont, le plus souvent, des victimes de la société. Le lecteur ressent de la pitié pour des personnages. Il ressent aussi de l'admiration pour l'honnêteté d'un Jean Valjean, dont la lutte constitue le cœur de ce roman d'apprentissage : il s'efforce de se protéger de la police, incarnée par Javert, et de sauver son âme, grâce à l'exemple de Monseigneur Myriel dont la bonté est remarquable. La dimension religieuse du combat entre le bien et le mal est importante. Les personnages sont complexes et sont confrontés à des dilemmes. Certains personnages ignobles comme les Thénardier inspirent au contraire l'indignation.

Les Misérables est également une œuvre romantique pleine de contrastes et d'images saisissantes. Le souffle épique qui l'anime se manifeste notamment dans la longue évocation de la bataille de Waterloo. Les scènes hugoliennes ont une importante force dramatique et ménagent du suspens. Le travail sur la langue, y compris sur l'argot, rappelle que Victor Hugo est l'un des plus grands poètes de la langue française, et ses analyses des sentiments, comme le remords, la peur ou l'amour, montrent sa sensibilité.

Jean Valjean 2


Jean Valjean, au bagne, faisait des travaux forcés. Quand vint son tour, il n'hésita pas à tenter de s'échapper. A chaque fois, il se fit attraper. C'est pourquoi il y resta dix-neuf ans, la première fois. Ce qu 'apprend Jean Valjean au bagne : Il apprend le crime et la malhonnêteté, car il va voler l'évêque et le Petit-Gervais, mais il apprend aussi à lire et à écrire.

Son caractère, son attitude : Valjean a un caractère très pensif, sans être triste, ce qui est le propre des natures affectueuses, avant d'aller au bagne pour la première fois. Quand il en sort, il est révolté, jusqu'à sa rencontre avec l'évêque qui lui rend sa dignité en l'accueillant et en lui faisant cadeau de ce que, pourtant, l'ancien forçat lui a volé. C'est aussi un personnage très courageux et très fort physiquement.

Jean Valjean 1


Jean Valjean est un personnage qui a perdu ses parents très jeunes. Sa sœur l'éleva tant qu'elle eut son mari. J. Valjean, arrivé à sa vingt-cinquième année, vivait toujours chez sa sœur devenue veuve, avec sept enfants à charge. Sa jeunesse se dépensait dans un travail mal payé.
Pendant la saison de l'émondage (couper les branches inutiles des arbres), il gagnait dix-huit sous par jour. Il arriva que l' hiver fut rude, et Jean n'eut pas d'ouvrage. Un soir, Jean Valjean vola un pain dans une boulangerie pour nourrir sa famille, et se fit rattraper par le vendeur. Il fut jugé et condamné à six ans de bagne.

jeudi 30 mai 2013

Monseigneur Bienvenu.... De Miollis !

François-Melchior-Charles-Bienvenu de Miollis (19 juin 1753, Aix-en-Provence - 27 juin 1843, Digne), est un homme d'église français, évêque de Digne de 1805 à 1838. Il inspira Victor Hugo à la création du personnage de l'évêque Charles Myriel dit "Monseigneur Bienvenu" dans le roman Les Misérables.

Fils d'un conseiller au parlement d'Aix en Provence, marié de bonne heure, la première partie de vie du futur évêque de Digne est réservée au monde et aux "galanteries". Puis vient la Révolution, les familles parlementaires décimées, chassées, traquées se dispersent. Charles Myriel émigre en Italie. Sa femme y meurt semble-t'il de la tuberculose. Ils n'ont point d'enfants.
Lorsqu'il revient d'Italie il est prêtre : curé de Brignolles en 1804, il est déjà d'un certain âge. Une petite affaire de sa cure l'amène à Paris où il croise par le plus grand des hasards l'empereur dans l'antichambre du bureau du cardinal Fesch: "Sire, dit M. Myriel, vous regardez un bonhomme, et moi je regarde un grand homme. Chacun de nous peut profiter".
L'empereur, le soir même, demanda au cardinal le nom de ce curé, et quelque temps après M. Myriel fut tout surpris d'apprendre qu'il était nommé évêque de Digne". Monsieur Myriel devient alors Monseigneur Bienvenu... "J'aime ce nom là, disait-il, Bienvenu corrige Monseigneur." 

Arrivé à Digne il quitte le palais épiscopal pour loger à l'hôpital, maison étroite et basse avec un jardin qu'il aimera cultiver: "Tenez, monsieur le directeur de l'hôpital, je vais vous dire. Il y a évidemment une erreur. Vous êtes vingt-six personnes dans cinq ou six petites chambres. Nous sommes trois ici, et nous avons place pour soixante. Il y a une erreur, je vous dis. Vous avez mon logis, et j'ai le vôtre. rendez-moi ma maison. C'est ici chez vous. Le lendemain, les vingt-six malades étaient installés dans le palais de l'évêque, et l'évêque était à l'hôpital". 

En tant qu'évêque M. Myriel reçoit de l'état (régime concordataire) un traitement de quinze mille francs par an, somme importante pour l'époque permettant de mener grand train de vie. Une fois pour toutes il détermine l'emploi de cette somme de la façon suivante: un dixième pour lui, le reste pour les oeuvres de l'Eglise, les pauvres et les prisonniers. "Je paye ma dîme" disait-il ! "
Quant au casuel épiscopal, rachat de bans, dispenses, baptêmes, prédications, bénédictions d'églises ou de chapelles, mariages, etc, l'évêque le percevait sur les riches avec d'autant plus d'âpreté qu'il le donnait aux pauvres" - et Hugo ajoute - "les pauvres gens du pays avaient choisi, avec une sorte d'instinct affectueux, dans les noms et prénoms de l'évêque, celui qui leur présentait un sens, et ils ne l'appelaient que Monseigneur Bienvenu"

 L'évêque de Digne incarne la vie d'un juste animé par l'idéal de miséricorde et de charité de l'Evangile : "Il ne condamnait rien hâtivement, et sans tenir compte des circonstances. Il disait : voyons le chemin par où la faute a passé." - "le moins de péché possible, c'est la loi de l'homme. Pas de péché du tout est le rêve de l'ange. Tout ce qui est terrestre est soumis au péché. Le péché est une gravitation."
- "il était indulgent pour les femmes et les pauvres sur qui pèse le poids de la société humaine. Il disait : les fautes des femmes, des enfants, des serviteurs, des faibles, des indigents et des ignorants sont la faute des maris, des pères, des maîtres, des forts, des riches et des savants.
- Il disait encore : A ceux qui ignorent, enseignez-leur le plus de choses que vous pourrez ; la société est coupable de ne pas donner l'instruction gratis ; elle répond de la nuit qu'elle produit. Cette âme est pleine d'ombre, le péché s'y commet. Le coupable n'est pas celui qui fait le péché, mais celui qui fait l'ombre."

- "Comme on voit, il avait une manière étrange et à lui de juger les choses. Je soupçonne qu'il avait pris cela dans l'Evangile."

L'océan et les métaphores de Hugo !


Une métaphore est un procédé stylistique couramment utilisé qui permet une comparaison ou une analogie sans la présence d'un élément de comparaison. Avec la métaphore, ce n'est plus un rapport de comparaison qui est établit, mais un rapport référentiel. En ajoutant des éléments on enrichit le texte. L'exemple de l'océan peut paraître exagérer mais cela prépare et conditionne le lecteur.

La première de ces métaphores est celle de l'océan, développée en I, 2,8 "L'onde et l'ombre". Elle interrompt le cours du récit et conte l'histoire d'une noyade que son avant dernière phrase interprète : "La mer, c'est l'inexorable nuit sociale où la pénalité jette ses damnés. La mer, c'est l'immense misère." La fureur des flots se joint à la nuit pour évoquer un monde sans espoir. Elle se retrouve régulièrement dans le roman, de même que la nuit, l'ombre. Le roman en devient le récit d'une lutte entre l'obscurité et la lumière et il s'agit bien de savoir si les personnages vont surnager, rejoindre le jour où s'enfoncer dans les abîmes et les ténèbres. Certains s'y engloutissent.

Les personnages

Les personnages des Misérables ne sont pas des personnages comme les autres, ils ne relèvent ni de la "concurrence à l'état civil" (c'était le projet de Balzac dans la préface de La Comédie humaine), comme ceux de Stendhal, de Tolstoï ou de Flaubert, ni du type, comme ceux de Molière ou de Balzac ; ils ne sont pas non plus des "fonctions", bien que l'on puisse aussi trouver les uns et les autres dans le roman, comme le grand-père Gillenormand, type du grand bourgeois ayant survécu au dix-huitième siècle avec ses préventions et ses habitudes, voire Théodule, le neveu militaire.

Les personnages importants des Misérables sont des symboles, pour commencer par ce qui les marque tous, symboles du changement, de la possibilité de se transformer. Au cours du récit, tous se transforment, y compris le petit Gavroche, symbole du peuple. Jean Valjean, brave homme introverti que la misère accule au vol se transforme en dangereux hors-la-loi presque malgré lui, accumule des profondeurs de haine, puis sous l'impulsion de Monseigneur Myriel, devient M. Madeleine, homme repenti, lit, apprend, réfléchit, découvre l'amour et le véritable sacrifice, et dans le regard de ceux qui l'entourent (y compris Javert qui, lui, ne peut changer et en meurt) il apparaît comme un saint. Cosette, petite fille laide et martyrisée devient une jeune femme épanouie. Marius monarchiste découvre le bonapartisme en même temps que la Révolution et commence son long chemin vers la république.
Peu ou prou, tous les personnages passent par des mutations, à commencer par Monseigneur Myriel qui va voir un "terroriste" (comme dit Lamartine) et finit par lui demander sa bénédiction. Ces transformations sont rendues possibles par l'amour. Et si certains ne changent pas : Javert dans la rigidité de la loi qu'il représente, au double sens du terme, par sa fonction de policier qui en fait le défenseur et par sa personnalité qui en fait l'incarnation ; Thénardier dont l'égoïsme l'enfonce de plus en plus dans sa noirceur, c'est qu'ils sont justement hors de tout amour.

La force de ces personnages vient de ce qu'ils sont à la fois fortement individualisés. Cosette n'est pas tous les enfants martyrisés, mais une petite fille, puis une jeune fille particulière, comme Marius n'est pas tous les "enfants du siècle", mais un jeune homme particulier, et qu'en même temps le lecteur les perçoit comme représentant autre chose qu'eux-mêmes.

Les premiers éléments et origine de l'oeuvre

A la fin des années 1820, lorsqu'il va rédiger Le Dernier jour d'un condamné (publié en 1829), Hugo a assisté au ferrement des bagnards à Bicêtre, en 1827. Il s'est documenté sur Monseigneur Miollis, évêque de Digne, en raison de son attitude à l'égard d'un bagnard, mais aussi sur les égouts de Paris dans ces années-là. Claude Gueux, publié en 1834, qui en reprend en partie le thème, trouve dans le nom du personnage éponyme une dimension symbolique non négligeable.

Que ce nom ait vraiment été celui d'un homme réel ne donne que plus de sens à cette valeur symbolique, le gueux n'est-il pas le pauvre parmi les plus pauvres, le mendiant, le misérable (au sens matériel du terme) que sa marginalité conduit au crime, en faisant un misérable au sens moral du terme?

A la fin du roman, le narrateur imagine ce que pourrait dire un député décidé à s'occuper de choses sérieuses : Le peuple a faim, le peuple a froid. [...] Ayez pitié du peuple, à qui le bagne prend ses fils, et le lupanar ses filles. Vous avez trop de forçats, vous avez trop de prostituées.

Avis des journalistes sur l'œuvre en 1862

 Voici des critiques écrites en 1862 par plusieurs journalistes de l'époque l'or de la parution du livre Les Misérables, comme Paul de Saint-Victor, Alfred Glatigny et Alfred Auguste Cuvillier-Fleury qui fut journaliste et critique littéraire dés 1834 au Journal Des Débats, né en 1802 la même année que Victor Hugo.



Ce qui frappe justement dans cet amoncellement de misères si hardiment exposées, c'est l'impartialité qui domine, la sérénité qui y règne, la puissante intelligence qui les observe et qui sait au besoin, absoudre la cause de l'effet. 
Paul de Saint-Victor, La Presse, 1862 

Analyser les Misérables, je n'y songe pas. Une fois que d'eux on a dit : C'est beau ! on n'a pas assez dit encore. Il est des œuvres qu'il est impossible de raconter, tant elles nous dépassent … Malgré leur divine harmonie, Les Misérables dépassent la portée de l'œil. Il en est d'eux comme de ces montagnes qui vous écrasent et vous anéantissent par leur effrayante grandeur; devant elles, on tremble, on a peur et on s'agenouille. 
Albert Glatigny, Diogène, 1862 

M. Hugo n'a pas fait un traité socialiste. Il a fait une chose que nous savons par expérience beaucoup plus dangereuse… Il a mis la réforme sociale dans le roman; il lui a donné la vie qu'elle n'avait pas dans les fastidieux traités, où s'étale obscurément sa doctrine, et avec la vie, le mouvement, la couleur, la passion, le prestige, la publicité sans limites, la population à haute dose, l'expansion à tous les degrés et à tous les étages. Non seulement, il a mis le plus vigoureux talent au service de ses idées, mais il les a couvertes cette fois, pour tenter le respect des hommes, d'un manteau religieux. 
Cuvillier-Fleury, Journal des Débats, 29 avril 1862

Le contexte historique

Extrait d'un site littéraire sur les œuvres classiques et contemporaines françaises et étrangères. 

Victor Hugo a commencé Les Misérables en 1845 sous le titre Les Misères. Puis il "les" a abandonné pendant quinze ans. Il les reprend en 1860, et la première partie du livre paraît le 3 avril 1862. Le 15 mai, publication des deuxièmes et troisièmes Parties du roman (immense succès populaire, la foule s'amasse dès 6 heures du matin devant les grilles des librairies). Le 30 juin paraissent les deux dernières parties. Dans une lettre à Lacroix du 23 mars 1862, Victor Hugo écrit : Ma conviction est que ce livre sera un des principaux sommets, sinon le principal de mon œuvre. 

Cette œuvre est bâtie en cinq parties et le récit s'organise au tour de Jean Valjean, ancien forçat, depuis sa sortie de prison en 1815 jusqu'à sa mort, en 1833, dans les bras de Cosette et de Marius. Mais autour de Jean Valjean, apparaissent aussi les destinées d'autres misérables ; Fantine, ouvrière obligée de confier Cosette, sa fille, à des inconnus, les Thénardier qui la traiteront comme un esclave. Marius, qui tombe amoureux de Cosette, et qui s'engagera sur les barricades lors de l'insurrection de 1832. Gavroche, gamin de Paris, qui sera tué, en chantant, sur une barricade.

Depuis leur parution, Les Misérables sont l'œuvre la plus célèbre et la plus lue de Victor Hugo. Jean Valjean, Cosette, Gavroche, font maintenant parti des personnages connus de chaque lycéen et lycéenne. Les Misérables apparaissent comme ce "livre unique" dont rêvait le dix-neuvième siècle. L'ambition démesurée de Victor Hugo est explicite : " Ce livre est un drame dont le premier personnage est l'infini. L'homme est le second". 

Certains ont été tentés de critiquer Les Misérables pour la faiblesse de sa psychologie et sa simplification caricaturale de la société. Force est de constater, plus de cent trente ans après sa sortie, sa vigueur et de saluer cette œuvre, qui selon Victor Hugo lui-même, visait à dénoncer la dégradation de l'homme par le prolétariat, la déchéance de la femme par la faim, l'atrophie de l'enfant par la nuit.

Victor Hugo qui, dans la préface des Misérables, affirme d'ailleurs la mission morale, sociale, et politique qu'il s'est fixé en créant cette épopée : "Tant qu'il existera, par le fait des lois et des mœurs, une damnation sociale créant artificiellement, en pleine civilisation, des enfers et compliquant d'une fatalité humaine, la destinée qui est divine… tant qu'il y aura sur la terre ignorance et misère, des livres comme celui-ci pourront ne pas être inutiles."

Victor et sa position sur la politique française

On parle souvent des opinions politique de Victor Hugo, mais ont-ils eu une influence sur ses romans et particulièrement sur cette œuvre ?

Réformiste, il souhaite changer la société mais pas de société. S’il justifie l’enrichissement, il dénonce violemment le système d’inégalité sociale. Il est contre les riches qui capitalisent leurs gains sans les réinjecter dans la production. L’élite bourgeoise ne le lui pardonnera pas. De même, il s’oppose à la violence si celle-ci s’exerce contre un pouvoir démocratique mais il la justifie (conformément d’ailleurs à la déclaration des droits de l’homme) contre un pouvoir illégitime.
C’est ainsi qu’en 1851, il lance un appel aux armes - « Charger son fusil et se tenir prêt »,  qui n’est pas entendu. Il maintient cette position jusqu’en 1870.

Quand éclate la guerre franco-allemande, Hugo la condamne : « guerre de caprice » et non de liberté. Puis, l’Empire est renversé et la guerre continue, contre la république ; le plaidoyer de Hugo en faveur de la fraternisation reste sans réponse. Alors, le 17 septembre, il publie un appel à la levée en masse et à la résistance. Les républicains modérés sont horrifiés : mieux vaut Bismarck que les « partageux » ! Le peuple de Paris, quant à lui, se mobilise et l’on s’arrache les Châtiments.

Un roman qui a demandé des années avant de voir le jour

'Les Misérables' Victor Hugo a commencé 'Les Misérables' en 1845 sous le titre 'Les Misères'. Puis il les a “abandonnées” pendant quinze ans. Il les reprend en 1860, et la première partie du livre paraît le 3 avril 1862.

Le 15 mai, publication des deuxième et troisième parties du roman (immense succès populaire, la foule s'amasse dès 6 heures du matin devant les grilles des librairies). Le 30 juin paraissent les deux dernières parties.

La comédie musicale des Misérables


La revue française du Nouvel Observateur publie cet article (extrait) sur la comédie musicale "Les Misérables": Les Français boudent les comédies musicales.

Quel étrange paradoxe que cette adaptation des "Misérables" par Tom Hooper. S’il s’agit bien d’une adaptation en comédie musicale du célèbre show au préalable écrit et mis en scène en France (Alain Boublil, Claude-Michel Schönberg et Robert Hossein), elle-même tirée du classique littéraire de Victor Hugo, "Les Misérables" ne trouvera probablement pas son public en France.
 L’explication est toute simple : ce grand pays de cinéma méprise les comédies musicales. Parce qu’elles n’ont rien de cinématographiques, nous dit-on. Sur les terres de Broadway ou encore de Londres, c’est un succès en or massif.
 Pourtant, il faut bien se le dire, "Les Misérables" de Tom Hooper est une petite pépite, un beau moment musical magnifié par une écriture cinématographique et un sens de l’hommage. Je m’explique…

jeudi 23 mai 2013

La philosophie du sénateur :


" Je ne vois pas qu'un loup s'immole au bonheur d'un autre loup. Restons donc dans la nature. Nous sommes au sommet ; ayons la philosophie supérieure. Que sert d'être en haut, si l'on ne voit pas plus loin que le bout du nez des autres ? Vivons gaîment. La vie, c'est tout. Que l'homme ait un autre avenir, ailleurs, là-haut, là-bas, quelque part, je n'en crois pas un traître mot. Ah ! l'on me recommande le sacrifice et le renoncement, je dois prendre garde à tout ce que je fais, il faut que je me casse la tête sur le bien et le mal, sur le juste et l'injuste, sur le fas et le nefas. Pourquoi ? parce que j'aurai à rendre compte de mes actions. Quand ? Après ma mort. Quel bon rêve ! (….) Étais-je avant ma naissance ? Non. Serai-je après ma mort ? Non. Que suis-je ? Un peu de poussière agrégée par un organisme. Qu'ai-je à faire sur cette terre ? J'ai le choix : souffrir ou jouir. Où me mènera la souffrance ? Au néant. Mais j'aurai souffert. Où me mènera la jouissance ? Au néant. Mais j'aurai joui. Mon choix est fait. Il faut être mangeant ou mangé. Je mange. Mieux vaut être la dent que l'herbe. Telle est ma sagesse. (….) En vérité, je vous le dis, monsieur l'évêque, j'ai ma philosophie, et j'ai mes philosophes. Je ne me laisse pas enguirlander par des balivernes. Après ça, il faut bien quelque chose à ceux qui sont en bas, aux va-nu-pieds, aux gagne-petit, aux misérables. On leur donne à gober les légendes, les chimères, l'âme, l'immortalité, le paradis, les étoiles. Ils mâchent cela. Ils le mettent sur leur pain sec. Qui n'a rien a le bon Dieu. C'est bien le moins. Je n'y fais point obstacle, mais je garde pour moi monsieur Naigeon. Le bon Dieu est bon pour le peuple. "

(Livre I - Chapitre VIII - Philosophie après boire).

L'ironie de Victor Hugo en parlant du sénateur



" C'était un ancien procureur, attendri par le succès, pas méchant homme du tout, rendant tous les petits services qu'il pouvait à ses fils, à ses gendres, à ses parents, même à des amis ; ayant sagement pris de la vie les bons côtés, les bonnes occasions, les bonnes aubaines.  "

(Livre I - Chapitre VIII - Philosophie après boire) 

Table tournante.



" Ce qui suit va sans doute porter un coup à tous les hugoliens rationalistes : le titre des Misérables, notre grand roman national, a été trouvé par une table tournante. On se souvient que, dans l’espoir de communiquer avec sa fille Léopoldine, morte noyée en 1843, le poète dialoguait avec l’au-delà lors de séances de parapsychologie familiale. Un système attribuant des lettres de l’alphabet au nombre de coups frappés par le pied de la table finissait par former des phrases. Et c’est ainsi que le 15 septembre 1853, à 19 h 30, la table tournante ordonne au poète : « Grand homme, termine Les Misérables ! » Ce nouveau titre trouvera sa résonance dans une célèbre phrase du roman : « Il y a un point où les infortunés et les infâmes se mêlent et se confondent dans un seul mot, mot fatal, les misérables ; de qui est-ce la faute ? »

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Un roman né d’un adultère.



Le 5 juillet 1845, un commissaire de police parisien, accompagné d’un mari courroucé, tape à la chambre d’un appartement de la rue Saint-Roch, à deux pas de la place Vendôme. A l’intérieur s’ébattent Victor Hugo et sa bonne amie Léonie Biard. Flagrant délit d’adultère. A l’époque, on ne badine pas avec ces choses-là : Léonie est incarcérée. Le poète d’Hernani, 43 ans, protégé par son immunité de pair de France, échappe, lui, à la prison. Mais pour éviter l’opprobre, il s’enferme à double tour chez lui, place Royale (aujourd’hui place des Vosges). Et comme il faut occuper ses jours, il se lance dans un roman. Son titre ? Jean Tréjean. Rebaptisé un peu plus tard Les Misères.

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dimanche 19 mai 2013

Premier jour d'études...

J'ai préparé et j'ai publié sur le site Youblisher un petit résumé des six premiers chapitres du Livre I (Un juste) - Tome I (Fantine) de l'oeuvre la plus celèbre de Victor Hugo : Les Misérables.

http://www.youblisher.com/p/629168-Les-Miserables-Victor-Hugo/

Programme d'études


L'objective de ce blog




Ce blog a pour but étudier et discuter l'oeuvre de Victor Hugo - Les misérables.

Vous pouvez commenter, critiquer et faire remarquer votre point de vue.

Toutes les contributions seront les bienvenues !