Voici des critiques écrites en 1862 par plusieurs journalistes de l'époque l'or de la parution du livre Les Misérables, comme Paul de Saint-Victor, Alfred Glatigny et Alfred Auguste Cuvillier-Fleury qui fut journaliste et critique littéraire dés 1834 au Journal Des Débats, né en 1802 la même année que Victor Hugo.
Ce qui frappe justement dans cet amoncellement de misères si hardiment exposées, c'est l'impartialité qui domine, la sérénité qui y règne, la puissante intelligence qui les observe et qui sait au besoin, absoudre la cause de l'effet.
Paul de Saint-Victor, La Presse, 1862
Analyser les Misérables, je n'y songe pas. Une fois que d'eux on a dit : C'est beau ! on n'a pas assez dit encore. Il est des œuvres qu'il est impossible de raconter, tant elles nous dépassent … Malgré leur divine harmonie, Les Misérables dépassent la portée de l'œil. Il en est d'eux comme de ces montagnes qui vous écrasent et vous anéantissent par leur effrayante grandeur; devant elles, on tremble, on a peur et on s'agenouille.
Albert Glatigny, Diogène, 1862
M. Hugo n'a pas fait un traité socialiste. Il a fait une chose que nous savons par expérience beaucoup plus dangereuse… Il a mis la réforme sociale dans le roman; il lui a donné la vie qu'elle n'avait pas dans les fastidieux traités, où s'étale obscurément sa doctrine, et avec la vie, le mouvement, la couleur, la passion, le prestige, la publicité sans limites, la population à haute dose, l'expansion à tous les degrés et à tous les étages. Non seulement, il a mis le plus vigoureux talent au service de ses idées, mais il les a couvertes cette fois, pour tenter le respect des hommes, d'un manteau religieux.
Cuvillier-Fleury, Journal des Débats, 29 avril 1862
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