A la fin des années 1820, lorsqu'il va rédiger Le Dernier jour d'un condamné (publié en 1829), Hugo a assisté au ferrement des bagnards à Bicêtre, en 1827. Il s'est documenté sur Monseigneur Miollis, évêque de Digne, en raison de son attitude à l'égard d'un bagnard, mais aussi sur les égouts de Paris dans ces années-là.
Claude Gueux, publié en 1834, qui en reprend en partie le thème, trouve dans le nom du personnage éponyme une dimension symbolique non négligeable.
Que ce nom ait vraiment été celui d'un homme réel ne donne que plus de sens à cette valeur symbolique, le gueux n'est-il pas le pauvre parmi les plus pauvres, le mendiant, le misérable (au sens matériel du terme) que sa marginalité conduit au crime, en faisant un misérable au sens moral du terme?
A la fin du roman, le narrateur imagine ce que pourrait dire un député décidé à s'occuper de choses sérieuses :
Le peuple a faim, le peuple a froid. [...] Ayez pitié du peuple, à qui le bagne prend ses fils, et le lupanar ses filles. Vous avez trop de forçats, vous avez trop de prostituées.
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